Les substituts nicotiniques : ça a fonctionné pour vous ?
Chaque année, 750 000 fumeurs tentent d’arrêter de fumer pendant au moins un an. Et 59% des fumeurs déclarent avoir envie de stopper leur consommation. Cela prouve le désir des fumeurs de ne pas continuer. Cependant, cela n’est pas une tâche aisée. L’addiction qui accompagne la nicotine est très forte et met de nombreux bâtons dans les roues des consommateurs de tabac. En effet, les études montrent qu’en moyenne, les ex-fumeurs ont du mener 4 tentatives sérieuses avant d’arrêter de fumer pour de bon. Le Dr Rouzaud, président de l’Association Tabac et Liberté, précise à ce titre qu’on ne parle par d’échec en sevrage tabagique mais de succès différé. Afin de réussir, on peut s’aider de substituts nicotiniques, qui permettent un sevrage progressif de la nicotine. Ils remplacent la molécule de nicotine présente dans la cigarette, la même qui est responsable de l’addiction des fumeurs. Plusieurs traitements existent, sous des formes diverses, et diffèrent en termes de coût, efficacité…
Les différents types de substituts : ceux qui s’appliquent à même la peau
Ce sont les patchs et les timbres : ils se posent à la surface de la peau et diffusent des doses de nicotine dans l’organisme. Il existe différents dosages en fonction de son niveau de dépendance ainsi que sa consommation de cigarette. Ils sont délivrés sans ordonnance et se trouvent en pharmacie. C’est une forme très pratique à utiliser car elle est simple d’utilisation (il suffit d’apposer le patch sur la peau). Cependant c'est le traitement le plus efficace pour les personnes ayant une consommation importante de nicotine. Et leur efficacité est moins importante sur les personnes à pilosité importante car ils « collent » moins à l’épiderme. Enfin, ils peuvent créer des allergies cutanées, même si ce phénomène reste rare.
Les traitements par voie orale
Ils sont généralement considérés comme plus efficaces par les experts car ils diffusent plus rapidement et fortement la nicotine dans l’organisme.
- Gommes : ce sont les premiers substituts qui ont été élaborés. Ils contiennent entre 2 et 4mg de nicotine, et sont aujourd’hui aromatisés à des goûts différents pour rendre le traitement plus agréable. Les formats de 4mg sont plus adaptés pour les gros fumeurs. La prise du traitement s’effectue par voie orale et il doit être mastiqué pendant une longue durée pour être véritablement efficace. Le fait de boire certaines boissons reporte la prise de gomme car elles absorbent la nicotine. C’est le cas pour le café ou les jus de fruits. Il faut aussi noter que la gomme retient une petite partie de la nicotine qui se trouve à l’intérieur du produit.
- Pastilles de nicotine : c’est une forme de substituts nicotiniques très proche des gommes, et elles sont à prendre oralement, puis à sucer. Contrairement aux gommes, elles libèrent l’intégralité de la nicotine qu’elles contiennent, ce qui en fait un traitement efficace pour arrêter de fumer, et facile à utiliser.
- Inhalateurs : ils sont commercialisés en France depuis moins longtemps que les autres traitements. Leur forme ressemble à une cigarette, la différence étant qu’ils ne contiennent pas ou peu de nicotine. Ils sont utiles pour lutter contre la cigarette de façon graduelle, car on peut toujours reproduire le geste de fumer avec, et une fois l’addiction à la substance nicotinique éradiquée, on supprime l’inhalateur. Il peut être utilisé en complément d’autres mesures anti-tabac, que ce soient les patchs, gommes ou comprimés. Certains inhalateurs fonctionnent avec des petites recharges de nicotine, d’autres servent uniquement à aspirer de l’air.
Utiliser un des substituts nicotiniques mentionnés, ça marche, mais il faut un mental d’acier, il faut alors s’armer de patience ainsi que d’un entourage compréhensif, qui nous aide dans les moments difficiles. Et on choisit le type de traitement qui sera le plus adapté à ses besoins en termes de dose de nicotine. Par exemple, si vous êtes un gros fumeur, il vaut mieux utiliser les patchs. Ensuite, si vous êtes enceinte, consultez toujours votre médecin généraliste avant d'entreprendre une telle démarche.
Enfin, vous pouvez être épaulé dans cette démarche, que ce soit par un médecin généraliste, des associations qui luttent contre le tabagisme, une aide psychologique… Pour diminuer vos chances de «replonger », dotez vous d’un soutien psychologique sensibilisé au sevrage tabagique qui vous donnera les bons conseils dans les moments difficiles.
Sources internet :
- WIKIPEDIA, L'encyclopédie libre, Nicotine, http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicotine
- WIKIPEDIA, L'encyclopédie libre, Liquide amniotique, http://fr.wikipedia.org/wiki/Liquide_amniotique
- TABAC INFO SERVICE, http://www.tabac-info-service.fr/
- CHU-TOULOUSE, Les substituts nicotiniques, http://www.chu-toulouse.fr/IMG/pdf/Substituts_tabac.pdf
Avec la collaboration de Dr Pierre Rouzaud
Enseignant de toxicologie, praticien hospitalier, j'ai exercé les fonctions d'ingénieur au CEA (Direction des applications militaires) puis celles de pharmacien titulaire d'officine, puis celles de médecin généraliste, celles de médecin du travail (AIR FRANCE), journaliste (PANORAMA du MEDECIN) puis celles d'hospitalo-universitaire. Actuellement je dirige une association de plus de 3000 professionnels de santé spécialisée dans la promotion du sevrage tabagique et le traitement des addictions. Je suis expert auprès des tribunaux. Je suis trésorier de la SFEN(société française d'énergie nucléaire section midi-pyrénées). J'ai été consultant pour la WORLD BANK en matiere de nutrition santé. Actuellement, j'assure des formations aux professionnels de santé dans le cadre du DPC ( Agrément OGDPC), des interventions dans les lycées et collèges ( agrément éducation nationale ), et mon association a mis en place des thérapies de groupe au sein des entreprises pour aider les salariés fumeurs à arrêter de fumer ( Caisse d’Espagne Midi Pyrénées, LATECOERE, ATR, Ugitech, Aubert Duval, Airbus...). Notre site : http://www.tabac-liberte.com/